Un peu d'histoire ...
Dès l'antiquité, les Allobroges, peuple celte, installés en pays de Savoie pratiquent la viticulture, mais ce sont les Romains qui favorisent son expansion le long des voies alpines. Puis dès le 4e siècle, le christianisme poursuit son développement. Pour les besoins en vin de messe, des vignes sont cultivées près des évêchés et des abbayes.
À partir du 13e siècle, les nobles s’intéressent au vin, source de revenus (commerce, taxes, loyers…) mais surtout de prestige. Grâce aux comtes et ducs de Savoie, les bons terroirs du bord du Léman, de Seyssel, de Chautagne, de la combe de Savoie, de la cluse de Chambéry, … sont révélés. A cette époque, seuls les vins blancs sont appréciés.
À la fin du Moyen Âge, le goût pour le vin se diffuse dans la population. Et jusqu’au 18e siècle, le vignoble connaitra sa plus grande expansion. Pourtant cette période est marquée par des hivers très rigoureux, des pluies abondantes, mais aussi des guerres d’occupation (comme en Combe de Savoie), préjudiciables pour la culture de la vigne.
La Savoie est rattachée à la République française de 1792 à 1815. Les vignes du clergé et des nobles sont saisies et vendues essentiellement à des bourgeois ou agriculteurs aisés. Au cours du 19e siècle, une viticulture de qualité, qui répond à une demande de vins fins supérieurs (blancs ou rouges), cohabite avec une viticulture abondante mais archaïque. En 1860, la Savoie devenue française, les vins savoyards cherchent avec difficulté à se faire une place au sein d’une viticulture très florissante.
S’ensuivent 70 années terribles, entre les maladies destructrices de la fin du 19e siècle (mildiou, oïdium, phylloxéra,...), la crise viticole qui en découle et les guerres : des milliers d’hectares sont abandonnés, les coteaux désertés au profit de la plaine. L’encépagement est dominé par la robuste Jacquère… les vins de Savoie vont mal.
Mais enfin à partir des années 1950, des viticulteurs s’engagent dans une démarche qualitative : ils améliorent leurs méthodes culturales, ils se fédèrent, créent des coopératives. Les meilleures parcelles connues depuis des siècles sont réinvesties… Avec la conquête des labels de qualité, VDQS (1956) et AOC (1973), le renouveau de la viticulture en pays de Savoie a débuté. Et depuis, elle s’invente à chaque génération pour faire face à des enjeux nouveaux.
Source : Musée de la vigne et du vin de Savoie, Montmélian
Le centre d'ampélographie alpine Pierre Galet
Fondée à l’initiative de vignerons et de personnalités du monde de la vigne et du vin, cette association oeuvre depuis des années pour la restauration de vignobles de terroirs et de cépages oubliés.
